LE MEXIQUE PHOTOGRAPHIE
PAR CARTIER-BRESSON et PAUL sTRAND
EXPOSITION du 11 janvier au 22 avril 2012
http://www.henricartierbresson.org/prog/PROG_expopup1a_fr.htm
PAR CARTIER-BRESSON et PAUL sTRAND
EXPOSITION du 11 janvier au 22 avril 2012
http://www.henricartierbresson.org/prog/PROG_expopup1a_fr.htm
Mexique: Chaos ou Eldorado ?
http://oeil-sur-la-planete.france2.fr/?page=emissions&id_rubrique=92
D'autres petits reportages intéressants pour comprendre un peu la situation actuelle du Mexique:
http://blog.france3.fr/equipe-thalassa/2012/01/06/les-cartels-de-la-drogue-la-gangrene-du-mexique/
http://blog.france3.fr/equipe-thalassa/2012/01/02/pemex-un-geant-fait-sa-loi/
10 ans que nous ne les avions pas parcourues, l'état, situé au Nord de Mexico est le berceau de l'indépendance mexicaine, il contient deux villes appartenant au Mexique colonial dont une inscrite au Patrimoine mondiale de l'Unesco, Guanajuato
Pourtant, nous les avions boudées, rayées de la liste touristique notamment à cause de Guanajuato, « la ville de tous les dangers ».
La malédiction remonte à mon premier voyage au Mexique, en 1994 et depuis, nous y avons vécu toutes sortes d'aventures avec nos différents accompagnateurs. À en croire que la ville nous portait malchance. Nous avons décidé d'y mettre un terme, nous y sommes allés avec beaucoup d'appréhension mais finalement, tout s'est bien passé! Nous avons redécouvert ses charmantes rues et ruelles colorées, ses petites placettes où à cette époque de l'année, il est bon de s'y promener de jour comme de nuit.
Première étape:
San Miguel de Allende, le centre a conservé intact son charme colonial fait de maisons aux murs roses et ocre. Comme il y fait doux toute l'année, la ville attire de nombreux visiteurs principalement des retraités américains ou canadiens.
Deuxième étape:
L'église d'Atotonilco, construite en 1745, est inscrite également au Patrimoine mondiale de l'Unesco, le guide Michelin nous indique les horaires d'ouverture: 7h - 20h
Nous arrivons à 9h30, visiblement trop tôt, le village aux ruelles pavées est désert et l'église fermée, nous prenons notre mal en patience car ici, le temps ne semble pas être un facteur important. Nous marchons un peu pour nous réchauffer. Les portes s'ouvrent enfin, le lieu est habité par des soeurs, les mêmes qui étaient en train de prendre auparavant leur petit-déjeuner dans l'unique restaurant. Ça valait le coup d'attendre car les plafonds sont à couper le souffle!
Troisième étape:
Mineral de Pozos, ancienne ville minière de quelques 65000 habitants jusqu'en 1910, étaient devenues presqu'une ville fantôme mais depuis une dizaine d'années, on a réinvesti les lieux, de nouvelles familles et même des artistes - artisans s'y ont installés, on y fabrique des instruments de musique précolombiens. Pourtant, le temps semble s'y être arrêté.
Quatrième étape:
La ville de Guanajuato, une des plus jolies du Mexique, est construite toute en hauteur, il ne faut surtout pas avoir peur des rues escarpées, toutes sortes de couleurs sont utilisées pour les murs des maisons.
Guanajuato était la capitale des mines d'argent où les conquistadors se sont implantés en 1570. Au 18° siècle, la ville produit 20% de la production mondiale. On peut encore visiter quelques mines, il paraît que la descente y est impressionnante mais nous n'avons pas tenté l'aventure jusqu'à là!
N'est-il pas beau celui-ci ? On pourrait craquer!
Cow-boys se dit en espagnol « vaqueros », bien sûr, ça toujours existé au Mexique!
Aujourd'hui, la tenue n'est pas un déguisement comme on pourrait penser, il est fréquent de voir, dans ces villes provinciales et surtout dans les villages, des hommes, jeunes ou vieux, sortir dans la rue avec son chapeau, ses bottes, sa chemise et son jean bleu.
Notre cow-boy, celui de la photo était en train d'assister à un mariage en pleine rue à Guanajuato avec les musiciens, on saurait cru dans un film de...!!!
Le marié:
La fanfare:
et la mariée:
Les retrouvailles se font toujours au moment où nous commençons à survoler la ville, gigantesque vue du ciel, interminable jusqu'aux pistes d'atterrissage.
Il est 17h et il fait 23°. Nous nous posons en douceur, c'était le dernier vol du capitaine qui était venu faire un tour d'honneur parmi les voyageurs, tout le monde applaudissait, certains lui serraient la main comme Andres.
Nous sommes les premiers à sortir de l'avion et toute une rangée de commandants de bord nous entoure pour féliciter le tout jeune retraité.
Le 12 décembre approche, jour de la vierge Guadalupe, le jour où des millions de pélerins viennent à Mexico pour la vénérer. Ils arrivent de tous les états, des pays d'Amérique latine et autres même de France. L'effervescence et la ferveur sont sont au rendez-vous.
Ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce déplacement de population, mais ça reste toujours un moment surréaliste de voir les gens à la file indienne marchant tous vers une seule direction, la basilique Guadalupe.
La plupart sont de jeunes personnes accompagnées d'enfants, portant à bout de bras une statue de la vierge ou sur leur dos. De bon samaritains leur offrent à boire car le périple a été long pour arriver jusqu'ici. J'ai entendu que quelqu'un marchait depuis 10 jours, s'était préparé trois mois auparavant. Bref, pendant 3 jours, entre 6 et 7 millions de pélerins sont attendus. Une victoire pour cette vierge de Guadalupe où chacun l'a remerciera pour l'aide qu'elle apporte au quotidien, d'autres lui demanderont son aide. Pourquoi tant de dévotion?
Ce dimanche, à un autre endroit de la ville, les habitants de Mexico se pressent dans un immense marché pour faire leurs courses de Noël. La foule y est tellement dense qu'on ne peut y accéder qu'à l'entrée. Nous décidons donc de faire seulement un tour dans la brocante située sur les bords du marché.
Le chemin du retour semble interminable, les embouteillages sont à leur maximum. Pour souffler un peu, nous nous arrêtons au Pastorcito, il est 15h30 et par chance, c'est ouvert. Les tacos se mangent plutôt le soir. Le patron est lui-même présent, figure incontournable du lieu, avec son chapeau de cow-boy et ses bottes à serpent à sonnette. Il reconnaît Andrés, fidèle client depuis le début et il nous offre un petit plat de viande! Nous mangeons nos tacos avec tout le bonheur du monde!
Le lundi s'annonce bien, la circulation est moins dense et nous pouvons aller à l'aéroport changer notre argent, en cette fin d'année, nous sommes chanceux, un euro vaut 18 pesos. On s'arrête à la station essence, les pompistes ont tous mis leur bonnet de père Noël, une petite tradition, ici! Encore des pélerins à pied qui suivent la voie du chemin de fer, ceux-là vont donc arriver pour le jour j. Ils se tiennent par la main, ils sont trois: un enfant et ses parents, le père marchant pied nu. Il faut absolument montrer tous les efforts possibles qu'on peut accomplir en ce jour. Sur la route, d'autres pélerins se croisent, car certains sont déjà sur le chemin du retour. D'autres sont couchés à même le sol, l'effort a été tellement dense qu'ils n'ont plus la force de continuer.
Nous nous promenons dans les rues piétonnes du centre historique, le temps est magnifique, ni trop froid ni trop chaud, c'est assez plaisant même si les rues sont bondées. Nous sommes à Mexico, 25 millions d'habitants, vacances ou pas, les gens se promènent donc dans ses rues épargnées par le bruit des voitures. Un peu de tranquillité, tout de même. Nous faisons un tour dans le quartier de la musique, andrés veut saluer ses camarades. Puis, nous rentrons dans un autre lieu mythique de la ville, le Salon Corona, un restaurant à l'ambiance familiale qui existe depuis 1928 ! La carte est très simple: tacos ou torta (sandwich typiquement mexicain), nous commandons alors deux tortas et deux bières pacifico pour trinquer à nos vacances au soleil. Il est encore tôt pour rentrer à la maison, étant donné que le trafic n'est pas aussi dense, nous décidons d'aller dans le sud de la ville, à Coayacan, quartier colonial pour manger une délicieuse glace appelé Tépoznieve! Dommage, la boutique est fermée, et oui, nous sommes lundi et même dans une mégalopole, il y a des endroits fermés le lundi ! Je suis un peu déçue car manger la glace Tépoznieve est un rituel comme les tacos, souvenirs de notre vie passée à Mexico! Bon, on se promène quand même dans le quartier, très loin de l'agitation urbaine, avec le sentiment d'être dans un village où c'est jour de fête sauf que c'est un jour ordinaire! Un beau et haut sapin tout argenté orne le parvis de la mairie, dans une petite rue derrière, plusieurs étals de restaurant improvisés sont là temporairement pour la période de Noël, les gens y mangent ou grignotent vu l'heure. Nous faisons un tour au marché, histoire d'acheter quelques légumes, il suffit de lever un peu la tête pour voir toutes les pinatas en forme d'étoiles prêtes à être achetées pour les posadas à venir.
Nous flânons un peu dans une librairie et au moment de sortir, il est presque 18h, le soleil est en train de tomber; sur la place centrale, les bancs sont investis par les amoureux, c'est le moment aussi des retrouvailles! Tout est très calme, au loin, la porte de l'église est ouverte, une lumière chaleureuse s'en dégage, c'est l'heure de la messe...
Nous, nous allons plutôt à la boulangerie, l'atmosphère y est d'une autre époque avec tous ses étals de pains, de gâteaux, de brioches. Chaque pain a un nom, Andres est aux anges avec son plateau et sa pince, je suis obligée de le freiner un peu sinon... On commence à faire la queue pour l'emballage des pains, le comptoir est ovale….la boulangerie se remplie peu à peu, la messe terminée, tout le monde va chercher ses petits pains, dîner traditionnel des mexicains ! Une fois que tout est emballé, mis dans un sac de papier, on doit se diriger vers la cabine pour payer ! Cette boulangerie se révèle être un autre monde pour des yeux français.
Nous quittons ce quartier et nous rentrons assez rapidement pour déguster nos petits pains avec un verre de lait.
Aujourd'hui, Acapulco nous attend, à défaut de vénérer la vierge, nous vénérons le sable de la côte pacifique...
Voilà, nos retrouvailles avec Mexico se passent toujours ainsi, en douceur, ce sont des petits moments pas si extraordinaires mais qui font qu'on aime le Mexique.
2011, l'année du Mexique en France existe-t-elle encore ? Bien sûr que oui et elle fait même une place à l'age d'or du cinéma mexicain (1930-1950) à la cinémathèque française de Paris avec une programmation de mélodrames mexicains et une exposition à la Conciergerie qui explore 50 ans d’histoire de la cinématographie mexicaine, à travers la caméra d’un de ses plus grands artistes, Gabriel Figueroa.
Dans les années 30, une stabilisation politique importante offre au Mexique les conditions favorables au développement d'une industrie cinématographique qui deviendra une référence dans le monde hispanophone.
Qui n'a jamais entendu parler de Maria Felix ou de Dolores del Rio dans les années 40 et 50 ?
Parmi les acteurs de cet âge d'or, Pedro Infante et Pedro Armendáriz qui est la plus importante vedette mexicaine.
Le cinéma mexicain se fait remarquer en France au festival de Cannes en 1946 avec Maria Candelaria d’Emilio Fernandez qui remporte la palme d'or. Le rôle de l'héroïne est interprété par Dolores del Rio magnifiée par la photographie du grand Gabriel Figueroa. Le film rafle des prix dans plusieurs festivals internationaux et Dolores devient un emblème.
En 1945, le Mexique produit plus de quatre-vingts films. C’est alors que commence «l’âge d’or» du cinéma mexicain.
le site de la cinémathèque: